Wood Cottage

Wood Cottage, façade principale

L’ensemble de la propriété au 122, boulevard des États-Unis, inscrit en juillet 1993 à l’inventaire supplémentaire, a été classé monument historique en 2000.

Histoire

Paul-Edouard Taconnet (1823-1891) se rend acquéreur, le 18 octobre 1863, d’une parcelle de 3 625 m² au prix de 1 franc du m². Il commande à un treillageur de renom, Alphonse-Charles Tricotel (1810-1884), une « maison fabrique » en harmonie avec les idées des fondateurs de la colonie du Vésinet. Tricotel édifiait déjà des gloriettes, des kiosques et des chalets rustiques où le bois servait de structure portante et apparente. Il utilisait la grume apparente écorcée comme structure et des hourdis de divers matériaux comme remplissage. Effet rustique garanti. Pour conserver le bois il traitait ce dernier avec le procédé d’Auguste Boucherie, médecin et chimiste qui inventa une manière de conserver les bois en les pénétrant de substances chimiques et reçut à ce titre de nombreuses médailles lors des Expositions de 1855 et des suivantes.

Architecture

La demeure se distingue par l’originalité de son architecture. L’imbrication des corps de bâtiments, leur hauteur différenciée, le mélange d’éléments symétriques, décors de façades, position des fenêtres, et d’éléments dissymétriques, belvédères, toitures débordantes, pavillon arrière, l’ornementation surabondante de bois découpés, les vitreries de baies, donnent à cet ensemble son caractère «pittoresque». Sa conservation exceptionnelle témoigne de l’architecture des chalets, (qui n’ont plus rien du kiosque ou de l’abri de jardin) de la deuxième moitié du XIXe siècle. Les pans de bois portent les toitures et les remplissages des murs de façades et de refend.

Ornements et matériaux

Les grumes apparentes sont tronçonnées et assemblées, en poteaux corniers et poteaux de fenêtre, avec guettes de décharges en croix de Saint-André sous les fenêtres, pièces d’appui et de linteaux. Elles sont assemblées en forme de ramure d’arbres ou de cervidés de fort belle allure. Les baies sont hautes et étroites, toutes en vitreries, blanches ou de couleurs, enchâssées de plomb. Des triangles couronnent certaines baies.
Les fondations sont de briques avec pierres cornières tandis que pour le remplissage des pans de bois de chêne on a eu recours à un hourdis de maçonnerie rustique avec les matériaux les plus divers : meulières, silex, débris de pierre.

Dépendances et jardin anglais

Même rustique, une folie s’accompagne de plusieurs dépendances qui complètent l’ensemble. Un pigeonnier, la maison du cocher et des domestiques, les écuries, un fumoir, s’inscrivent dans le même style que la maison de maître : grumes noircies et maçonnerie rose.
Aucune description ne vaut : il faut flâner, s’arrêter, humer, jouir des couleurs, écouter les oiseaux, dénombrer les fleurs, contourner un fourré, savourer un parfum, s’émerveiller d’une glycine. Ici les arbres jouent avec les fleurs, le promeneur sinue entre les massifs d’iris au son d’une cascade.
Grâces soient rendues à la famille Taconnet, qui a construit et conservé Wood Cottage depuis sa création et à Monique Suzanné, sa dernière propriétaire qui l’a légué à la ville du Vésinet et surtout « restauré, pansé cette demeure comme un être cher, sans regrets des sacrifices. Elle est devenue un peu comme (son) enfant. »

Wood Cottage offre un exemple unique, semble-t-il, de folie Tricotel conservée dans son parc, au charme agreste et coloré.